J’ai été interviewée en direct le 3 juin à 14H00 sur CNews, au sujet de la condamnation d’une jihadiste française à la réclusion à perpétuité en Irak.
En tant qu’avocate de victimes, je déplore les jugements iniques à l’encontre des personnes qui ont rejoint Daesh.
Elles ont choisi sciemment de se rendre dans le « califat », elles savaient ce qu’elles faisaient, les seules victimes étant les morts des attentats et leurs proches qui leur survivent. Le vrai problème, c’est celui des enfants soit nés dans le « califat », soit qui y ont été amenés très jeunes par leurs parents, et qui n’ont rien demandé.
Pour autant, juger en vingt minutes, à la chaîne, ce n’est pas de la justice. D’autant que cela risque de transformer des membres d’un groupe terroriste en victimes à leur tour, victimes d’injustice, et en matière de terrorisme, les seules victimes doivent rester celles qui subissent les attentats et non qui les commettent.
Même si le droit français permet de les juger pour des faits commis sur place, il est légitime pour la justice irakienne de vouloir le faire elle-même. En revanche, il faut le faire dans le plein respect des normes internationales, en particulier du droit de la défense, sans quoi ces jugements ne serviront à rien et créeront encore plus de problèmes qu’aujourd’hui.